Dans la longue lignée de grands peintres que la peinture de paysage a donnés à l’Europe, deux noms ne manquent jamais : Joseph Mallord William Turner (1775–1851) et John Constable (1776–1837). Le premier inventa une nouvelle relation entre l’artiste et le monde naturel en exprimant dans ses représentations les sensations de l’homme devant les forces de la nature. Le second se distingua par la sincérité absolue de son regard, « son refus de forcer la nature » (E.H. Gombrich), sa volonté de saisir un moment particulier au sein d’une diversité infinie. Les commentateurs de leur oeuvre se complaisent généralement à relever tout ce qui différenciait ces deux peintres de la même génération. Rares sont les publications – et la présente ne fait pas exception – qui ne racontent la fameuse anecdote de Turner retouchant son tableau un jour de vernissage pour attirer les regards au détriment de son rival accroché à côté de lui, et Constable lui reprochant alors d’avoir par ce geste « tiré un coup de canon ».
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