Le Musée national Brukenthal à Sibiu (Hermannstadt) en Roumanie possède l’une des plus importantes collections de tableaux anciens en Europe du Sud-Est. Réunissant des œuvres d’artistes italiens, flamands, hollandais et allemands, elle se signale entre autres par la présence d’œuvres de grande qualité de Jan van Eyck, Hans Memling, Jacob Jordaens, Lucas Cranach, Pieter Brueghel le Jeune, Lorenzo Lotto et Titien. L’exposition à la Villa Vauban permet à un large public de découvrir les joyaux d’une collection encore peu connue en Europe occidentale et propose une plongée dans l’univers culturel et esthétique d’un grand collectionneur du XVIIIe siècle.

Aristocrate originaire de Transylvanie, Samuel von Brukenthal (1721-1803) occupe des postes importants à la cour autrichienne avant d’être nommé gouverneur de la Transylvanie par l’impératrice Marie-Thérèse. Au fil de son ascension sociale, il constitue une collection qui, dans l’esprit des Lumières, ne se limite pas à la peinture et à la sculpture, mais englobe livres, estampes, monnaies, médailles, minéraux et pierres précieuses. À partir de 1817, une partie de ses collections sera exposée dans le palais du gouverneur qu’il a fait construire à Sibiu.

L’exposition à la Villa Vauban s’intéresse principalement à la collection de tableaux réunie par Brukenthal. Commencée en 1759, elle jouit d’une excellente réputation du vivant de son propriétaire et recèle, outre les tableaux de maîtres italiens, un grand nombre d’œuvres d’artistes hollandais, flamands, allemands et autrichiens. Sur le modèle des collections impériales à Vienne, Brukenthal regroupe les tableaux selon les écoles et les expose dans sa galerie en fonction de leur nationalité. L’exposition à la Villa Vauban reprend ce mode de présentation, révolutionnaire à l’époque, en associant à chacune des trois salles principales une école différente.

Parmi les tableaux du Quattrocento et du Cinquecento sont à noter une Crucifixion d’Antonello da Messina, un Ecce homo de Titien et la Tête d’un garçon de Véronèse. Dans la sélection d’œuvres hollandaises, l’on remarquera en particulier les œuvres de Jan van Eyck, Hans Memling, Frans Boels et Jacob Jordaens. La peinture allemande du début des Temps modernes est elle aussi bien représentée, grâce notamment à une Vierge Marie de Lucas Cranach l’Ancien et plusieurs portraits de la main de Hans Schwab von Wertinger.

Préalablement à l’exposition, la Villa Vauban a prié l’Institut royal du Patrimoine artistique (IRPA) à Bruxelles d’analyser et de restaurer un tableau de la collection Brukenthal. Il s’agit en l’occurrence du Massacre des innocents, œuvre initialement attribuée à Pieter Bruegel l’Ancien. Le parcours de l’exposition se clôt par une « salle Brueghel », où sont documentés l’examen et les travaux de conservation menés par l’IRPA sur cette œuvre de première importance. Celle-ci y figure aux côtés d’autres œuvres de la famille de peintres Brueghel issues de la collection Brukenthal, dont la présentation est complétée par deux tableaux provenant des fonds de la Villa Vauban.

 

 

 

Date

27 avril > 14 octobre 2012